Aucun autre pays n’a mené autant de recherches sur les effets de l’exposition solaire que l’Australie. Ainsi, lorsque ce pays revoit ses recommandations sur une exposition responsable au soleil, cela indique un changement significatif. L’image négative associée au soleil semble désormais appartenir au passé.

« Pendant des années, les dermatologues ont concentré leurs recherches sur le lien entre la lumière du soleil et le cancer de la peau », explique Richard Weller, professeur britannique de dermatologie, dans un article publié en avril 2024 dans le Daily Mail. « Cela a conduit à oublier que le soleil a également des effets positifs sur la santé. » Cette vision unilatérale a poussé les experts à recommander une protection systématique contre le soleil estival, en portant des vêtements couvrants et en appliquant de la crème solaire sur les zones exposées, comme les mains et le visage.

Ces conseils ont certes permis de réduire les risques de brûlures cutanées – et, en effet, une peau fréquemment brûlée présente un risque accru de développer un cancer de la peau. Cependant, ils ont également privé de nombreuses personnes des bienfaits du soleil pour la santé.

Les rayons UV-B, bien qu’ils puissent causer des brûlures en excès, stimulent aussi la production de vitamine D dans les cellules de la peau. Tandis que les personnes souvent brûlées présentent un risque plus élevé de mélanome, un taux optimal de vitamine D améliore les perspectives des patients atteints de cette forme redoutée de cancer. Selon une étude publiée en 2009 dans le Journal of Clinical Oncology, un bon niveau de vitamine D ne se contente pas d’accroître les chances de guérison, il réduit également les risques de récidive.

« Les recommandations actuelles des autorités sanitaires britanniques, qui incitent à limiter autant que possible l’exposition directe au soleil, doivent être revues », affirme Weller. « Le manque de lumière du soleil entraînera, à long terme, plus de décès que l’exposition elle-même. » Il s’appuie sur une étude suédoise publiée en 2014 dans le Journal of Internal Medicine, qui révèle que l’évitement du soleil double le risque de mortalité.

 

L’Australie, pionnière du changement

En Australie, les autorités sanitaires ont décidé de réviser leur approche concernant l’exposition au soleil. Ce changement est significatif, car l’Australie occupe une position de leader mondial en matière de recherche sur la lumière du soleil et ses effets sur la peau. Avec sa forte population à peau claire et son climat ensoleillé, ce pays affiche un taux de cancer de la peau deux fois plus élevé qu’en Europe de l’Ouest. Selon les estimations, deux Australiens sur trois développeront un cancer de la peau au cours de leur vie. Pour cette raison, l’Australie investit massivement dans la recherche sur le soleil, faisant de ses nouvelles recommandations un modèle à suivre.

Ces recommandations distinguent désormais trois types de peau en fonction de leur réaction au soleil. Les peaux claires, qui brûlent rapidement, mais produisent de la vitamine D rapidement, les peaux foncées, moins sujettes aux brûlures, mais produisant la vitamine D lentement, et les peaux intermédiaires, qui présentent des caractéristiques entre les deux.

« Le principal changement apporté aux directives est que nous ne recommandons plus systématiquement aux personnes à peau foncée de protéger leur peau en permanence contre le soleil », explique Anne Cust, épidémiologiste et professeure à l’Université de Sydney. Elle précise que seules les personnes exposées de longues heures au soleil pendant les journées ensoleillées doivent adopter des mesures de protection renforcées, comme le port de vêtements couvrants. Pour les peaux claires et intermédiaires, les nouvelles lignes directrices tiennent compte du risque de cancer de la peau tout en encourageant une exposition réfléchie au soleil.

 

Une dose quotidienne d’UV

Selon le professeur britannique Richard Weller, un problème majeur de nos comportements modernes face au soleil est que nous l’évitons presque toute l’année pour ensuite nous y exposer de façon excessive pendant les vacances. « Il serait préférable de recevoir une quantité modérée de soleil chaque jour, entre 11h et 15h, suffisante pour stimuler la production de vitamine D dans la peau sans provoquer de brûlures », explique-t-il.

En Australie, où le soleil est particulièrement intense, quelques minutes d’exposition du visage, des bras et des jambes suffisent aux peaux claires pour absorber une dose adéquate d’UV-B. En revanche, dans des régions plus septentrionales, comme la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, où le soleil est souvent voilé, cela peut nécessiter jusqu’à une heure d’exposition. Cela pose un défi, notamment pendant l’automne, l’hiver et le début du printemps, lorsque les personnes à peau claire ne reçoivent pas assez de soleil pour répondre à leurs besoins en vitamine D. Dans ces périodes, des suppléments de vitamine D ou des sources de lumière UV artificielle deviennent nécessaires pour maintenir un bon niveau de cette vitamine.

 

Les suppléments, une solution partielle

Une revue d’études américaines publiée en 2016 a mis en lumière les conséquences d’un manque de lumière du soleil. Ce déficit augmente les risques de décès prématuré, de cancers (côlon, sein, prostate, pancréas), de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 1 et 2, d’obésité, de la maladie d’Alzheimer, de sclérose en plaques, de rhumatisme, de psoriasis et de maladies oculaires. La supplémentation en vitamine D, souvent présentée comme une alternative à l’exposition au soleil, peut réduire partiellement ces risques, mais elle ne les élimine pas complètement.

Les bienfaits de la lumière du soleil vont bien au-delà de la vitamine D. Une exposition régulière pendant la journée aide à réguler l’horloge biologique, améliorant ainsi la qualité du sommeil et offrant une protection contre les maladies cardiovasculaires. De plus, elle stimule les cellules de la peau à produire de l’oxyde nitrique, une molécule qui assouplit les vaisseaux sanguins et diminue la pression artérielle.

« Ces mécanismes n’ont aucun lien avec la vitamine D », souligne le professeur Richard Weller. « Bien que les suppléments puissent corriger un taux insuffisant de cette vitamine, ils ne peuvent reproduire tous les autres effets positifs de la lumière du soleil. »

 


Partager cet article

Vous souhaitez rester informé ?

Tous les six mois, nous rédigeons une lettre d'information reprenant les dernières découvertes scientifiques sur les effets de la lumière du soleil. Abonnez-vous gratuitement et restez informé !

Vous pouvez vous désinscrire de notre newsletter à tout moment.

Plus d'informations

Vous trouverez peut-être aussi ceci intéressant ?

Les clients nous donnent une note de 8,7 sur la base de 901 avis sur klantenvertellen.nl

Nous utilisons des cookies anonymes pour optimiser votre expérience utilisateur et analyser les performances de notre site. Ces cookies ne peuvent pas être désactivés.

Lors de l’affichage ou de la lecture de vidéos YouTube, des cookies tiers peuvent être utilisés. Vous pouvez désactiver ces cookies tiers.

Cliquez sur «Accepter» pour accepter l’utilisation de ces cookies ou sur «Modifier» pour plus d’informations et ajuster les paramètres des cookies.

Nous utilisons des cookies anonymes pour optimiser votre expérience utilisateur et analyser les performances de notre site. Ces cookies ne peuvent pas être désactivés.

Lors de l’affichage ou de la lecture de vidéos YouTube, des cookies tiers peuvent être utilisés. Vous pouvez désactiver ces cookies tiers.

Cliquez sur «Accepter» pour accepter l’utilisation de ces cookies ou sur «Modifier» pour plus d’informations et ajuster les paramètres des cookies.